Kentucky : the bluegrass state

Publié le par kikikentucky

Comme vous avez pu le lire il y a peu, ma vie sociale aujourd'hui est plus trepidante que celle de Jean-marc Morandini. Mais, amis lecteurs, il me serait difficile de m'aimer autant que je m'aime si je ne faisais pas preuve de temps en temps d'un peu d'honnetete intellectuelle. Avant de vous parler de David Lee Roth d'ici quelques paragraphes, je vais donc aborder un pan difficile de mon passe, les annees college.

J'etais au college ce qu'il etait convenu d'appeler a l'epoque un "bouffon". Pour ma defense, j'evoluais a Saint-denis (93), et en ce temps la fallait faire super fort pour etre plus dur a cuire que Mectoub Mograhoui, ou plus cool que Laurent Cima. Je partais en plus avec quelques handicaps, le ballon de foot me faisait peur (suite a un choc testiculaire mal digere), Kool and the Gang me faisait chier, et mon auteur prefere etait Sven Hassel.

Laissez moi disgresser encore quelques heures que je vous explique Sven Hassel.
Le type est Danois, soit disant enrole de force par l'armee allemande durant la deuxieme guerre mondiale, il y fait preuve d'une ferocite sans egale, notament sur le front russe, et se met a ecrire dans un camps de prisonnier allemand, sa version de la guerre vue par les petits yeux cruels des membres d'un bataillon disciplinaire.
Il semblerait en fait que ce soit un pauvre encule d'aryen qui epouse rapidement les these nazies avant de retourner sa veste fort a propos et d'engranger des millions en ecrivant des fictions pseudos autobiographiques. (source: wikipedia)

Bon, quoi qu'il en soit, on s'en branle un peu, le resultat etant que ses livres sont de veritables chef d'oeuvre d'humour noir et de cynisme, qui revelerent a mon jeune esprit en formation que dans des situations extremes l'etre humain peut valoir moins que son etron.

Seulement voila, lire Sven Hassel dans la cour du college m'aurait certainement valu quelques coups de genou dans le nez, pour peu que je n'ai le temps de parer l'attaque avec ma mallette Delsey. Du coup, j'ai trimballe quelques annees un exemplaire de "Lherbe bleue", livre "cool" par excellence, ecrit par la soeur de christiane F (Gertrud F).

Rapidement, "L'herbe bleue", c'est le recit pitoyable d'une nunuche hollandaise de mon age a l'epoque, qui trouvait rien de mieux a faire que de fumer des joints avant de se faire baiser en ecoutant du Pink Floyd. Ecrit avec les pieds et degoulinant de poncifs hippies ecoeurant, ce monceau de niaiseries faisait rever les greluches de ma classe qui ne connaissaient aucun des trois plaisirs sus-cites. Vous me direz a l'epoque moi non plus. "se faire tailler une pipe" pour moi n'evoquait encore qu'un bon artisan morvan et un morceau de racine de bruyere, quant au petard, on le collait dans les merdes de chien sous le pont des francs-moisins le mercredi apres midi.

Autant vous dire que "L'herbe bleue" est, encore aujourd'hui, evocateur d'une periode ou je me faisais plus ou moins tourmenter par mes contemporains et royalement ignorer par mes connasses de contemporaines.

Quelle ne fut pas ma deconvenue donc en arrivant a l'aeroport de Louisville en frais migrant enthousiate, de decouvrir que le commonwealth du Kentucky se decretait lui meme comme "L'etat de l'herbe bleue" (The bluegrass state). J'etais a deux doigts de reprendre l'avion, direction le Danemark, pour y finir ma vie en relisant les oeuvres completes de Sven Hassel, une pipe en racine de bruyere fichee a la comissure des levres.

Mais, non. En fait, mon aprehension etait la resultante d'un malentendu un peu debile.
Bluegrass, ca a rien a voir avec la tisane afghane, c'est un genre musical.
En gros, le bluegrass, c'est la musique folklorique redneck, le blues blanc, le rock du bouseux sudiste. Le bluegrass c'est le point commun entre les freres Duke et Boss Hogg.
C'est le point de rencontre improbable entre la musique traditionnelle allemande, irlandaise, polonaise et que sais-je encore.
C'est le son un peu irritant ne du melting pot racial qui aboutit au raciste du sud profond.
Pour prendre des references francaises, ca rappelle un hypothetique mariage entre un festnoz breton et une polka alsacienne.

Le blue grass c'est simple, c'est un violoniste plus excite que Catherine Lara, un joueur de banjo qui serait super doue si il se decidait a se mettre a la guitare electrique, et quelques guitaristes qu'on pas finit d'etudier leur flute a bec au CM2.
Vous rajoutez a tout ca un bonne douzaine de rouquines en jupes longues et bottes en cuir qui font face au meme nombre de cowboys crasseux en tapant du pied plus energiquement qu'une danseuse de flamenco au milieu des arenes de seville, et vous obtenez le Bluegrass, un truc que jamais vous ne pourrez comprendre a moins d'avoir le courage de regarder la video qui suit jusqu'au bout.


Ah oui, Regardez bien de tres pres et vous reconnaitrez peut etre David Lee Roth dans une interpretation "Bluegrass" du tube interplanetaire "Jump" (chanson d'ailleurs contemporaine a "L'herbe bleue", tout se recoupe.)


 


Bon, c'est promis, le prochain billet traite du head-banging.





Publié dans Arts et cultures

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K
Bienvenue Bert,Merci de ton commentaire, ca me nourrit.
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B
Eh eh, je les aurais même pas montré, mes Sven Hassel, dans mon collège! Années 80...C'était d'un ringard, de lire ce genre de bouquins, pire que des coups de boule, j'aurais eu droit à l'indifférence générale, et ca, dans ces années-là, c'était mortel! définitif!Bon y'avait Konsalik, sinon, pour faire plus sérieux, et Lobsang Rampa, surtout, pour faire branché, non? Rigolo de constater que Hassel ou Rampa semblent avoir été de gros mythos qu'avaient tout de même pas perdu le nord...Ah putain, heureusement que tout ca est passé, et que je peux lire des histoires de nanas sauvées par des loups en écoutant de vrais chanteuses. (j'ai pas de noms, là, comme ca...)
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M
C'est  Jean Marc  il me semble
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K
j'me pose une question d'un coup, c'est jean-marc morandini, ou jean-luc, ou jean-cule ... vieux doute, j'sais plus
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K
Merci l'ami, mais entre nous un tel monceaux de conneries serait illisible si la forme tenait pas un minimum la route ... ;)
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